Lycée Ex
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Voici un lycée pour les adolescents en difficulté
 
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 Une nouvelle vie [libre]

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Shima Miller

Shima Miller


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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie [libre]   Une nouvelle vie [libre] Icon_minitimeSam 2 Aoû - 18:06

Le jour de ma venue au lycée EX était un mardi. D'énormes nuages gris perle recouvraient le ciel et empêchaient les rayons du soleil de passer tout en se vidant de toute leur eau sur la Terre. L'humidité me glaçait de l'intérieur malgré mon gros pull en laine. Je n'aimais pas la pluie et le fait que la météo soit aussi mauvaise me donnait presque l'impression que c'était un présage. Je haussais les épaules. Ridicule ! Les présages et tous les trucs de voyants, c'était bons pour les peureux ! D'un geste sec, je refermais la fermeture éclair de ma valise qui était posée sur mon lit et je me redressa en me massant le bas du dos. Voilà, toutes mes affaires étaient prêtes, je n'avais plus qu'à descendre pour qu'on m'amène vers mon nouveau chez-moi... Dehors, j'entendis soudain le bruit d'un moteur de voiture. Je me rapprocha de la fenêtre et regarda en bas. Je ne m'étais pas trompée, une petite voiture noire m'attendait.

"Shima ! Dépêche-toi de finir de te préparer ! La voiture est arrivée !" fit une voix de femme dans le couloir.
"Ouais, c'est bon, j'arrive !" lui répondis-je.

Avec un soupir, je m'écarta de la fenêtre et j'attrapais toutes mes valises installées sur mon lit. Chargée comme un baudet, je m'apprêta à quitter ma chambre pour ne plus jamais y revenir. Mais, arrivée sur le seuil, je me retourna pour la regarder une dernière fois. Elle était comme la première fois que je l'avais vu. Petite, les murs d'une drôle de couleur orange pâle, un lit dans un coin de la pièce, sous l'unique fenêtre qui donnait sur la cour, elle paraissait chaleureuse et accueillante. Mes yeux s'attardaient sur la petite table de nuit blanche et sur la lampe posée dessus... La nostalgie m'envahit et les souvenirs affluèrent dans ma mémoire. Il y avait une armoire en bois en face du lit dans laquelle j'avais rangés mes vêtements et mes objets durant des années... Durant des années, cette chambre m'avait appartenu à moi toute seule, car j'avais eu la chance de ne pas avoir de colocataires... Je ne m'étais pas rendu compte à quel point je m'y étais attachée...

"Shima ! Qu'est-ce que tu fiche, bon sang ! Il faut partir, maintenant !" s'écria une femme d'une trentaine d'année, les cheveux courts et noirs, les yeux noisettes, petite, un peu ronde et ayant l'air d'être habituellement souriante.
"Oui, Maria, je viens."

Le cœur serré, je tournais le dos à la seule chose qui m'avais appartenu pendant des années et je me tournais vers Maria, la surveillante du dortoir des filles. Sans dire un mot, elle prit un sac qui menaçait de glisser de mon bras et se dirigea vers les escaliers qui menaient au rez-de-chaussé tandis que je la suivait d'un pas mécanique et sans entrain. En bas, un autre couloir nous attendait d'où partaient plusieurs portes. L'une d'elles étaient entrouvertes et montraient plusieurs enfants et adolescents qui prenaient leur petit déjeuner tranquillement dans une cacophonie joyeuse et assourdissante.

*J'aurais dû être avec eux, à l'heure qu'il est...*

Même si je me m'étais pas fait d'amis ici, ils allaient me manquer... Mais Maria, qui avait remarqué que je ralentissait l'allure pour regarder les élèves, se retourna vers moi et me prit la main pour qui j'accélère. Elle ouvrit une porte en face de celle de la salle à manger qui donnait sur la cour. A quelques mètres de nous, sous la pluie, la voiture nous attendait. En nous approchant, des hommes descendirent du véhicule. Parmi eux, à ma grande surprise, je reconnu le directeur de l'orphelinat.

"Vous m'accompagnez, m'sieur ?" demandais-je de but en blanc.
"Non, je ne pense pas que se soit nécessaire." répondit-il, agacé par le ton impoli que j'employais toujours avec lui.

Un des hommes s'approcha de moi et prit mes valises sans parler pour les mettre dans le coffre de la voiture. Maria l'imita.

"Bien, tout est prêt, maintenant... déclara le directeur. Au revoir, Shima, j'espère que tout se passera bien pour toi."

Il avait un air faussement paternel qui avait le don de me taper sur les nerfs. Sans réfléchir, je répondis d'un air faussement gamin :

"Pour vous aussi, m'sieur !"

Me retenant de sourire devant l'expression de son visage, je me détourna et m'apprêtais à monter dans la voiture, lorsqu'une main attrapa mon bras. Surprise, je vis que c'était Maria. Pendant quelques secondes, j'eus l'impression qu'elle allait me rabrouer de mon impertinence, mais, à ma grande stupéfaction, elle me prit dans ses bras et me serra si fort que je cru que mes côtes allaient se briser.

"Heuu... Maria ?"
"Toi, tu as intérêt à prendre soin de toi !"

Elle se décida finalement à me relâcher et je vis que ses yeux étaient brillants de larmes. Après ma chambre, Maria était ce que j'aimais le plus dans cet endroit... En voyant ses larmes, j'eus également envie de pleurer, moi aussi. Maria avait été pour moi comme une seconde mère... J'eus tout je même la force de sourire et de monter dans la voiture. Par contre, j'évitais de parler, car ma voix risquerait de trahir mon émotion... A leur tour, les hommes montèrent dans le véhicule. Deux d'entre eux s'installèrent à ma droite et à ma gauche et le dernier monta à l'avant.

*Comme si j'étais une dangereuse criminelle ! Je vais pas m'évader et tuer toutes les personnes que je croise, non plus !*

La voiture démarra. Du coin de l'œil, je vis que Maria était appuyée sur l'épaule du directeur et pleurait à chaudes larmes. J'adressai un signe de la main au patron, qui avait l'air d'être affreusement encombré par la surveillante du dortoir des filles. Celui-ci ne fit pas attention à moi et tenta en vain de consoler la jeune femme. Je m'en voulais de l'avoir mise dans cette état... Si je m'étais tenue tranquille, je n'aurais pas à partir ! Cependant, voir le directeur dans une situation aussi gênante valait presque tous les sacrifices du monde ! XD

Le voyage se déroula sans histoire, si ce n'était que j'avais forcé le conducteur à arrêter l'engin au bord de la route pour vomir un bon coup. Mes pauvres gardes du corps ! Ils n'étaient pas spécialisés pour s'occuper des adolescents en difficultés ! Il faut dire aussi que, comme je m'ennuyais, j'avais insisté pour jouer à pierre, papier, ciseaux avec l'un d'eux... Pauvre petit, j'avais l'impression qu'il n'avait jamais entendu parler de ce passe-temps ! Inculte ! Finalement, nous sommes arrivés au bout d'une heure de voyage à l'entrée de mon lycée. Honnêtement, ça faisait peur. Il y avait un mur d'enceinte au de trois mètres avec des barbelés tout en haut et une énorme grille noire toute en fer... Je m'en approcha et m'efforçai de l'ouvrir.

"Et comment on fait pour entrer ?" demandai-je à mes gardes du corps.
"Aucune idée. Attends que quelqu'un vienne te chercher. Normalement, ils sont prévenu de ton arrivée..."

Les deux hommes qui avaient voyagé à côté de moi sortirent de la voiture et ouvrirent le coffre pour déposer mes valises à mes pieds. Puis, sans un geste d'adieu, ni une petite phrase réconfortante, ils remontèrent dans le véhicule. Avant qu'ils ne ferment la portière, je la bloqua et je dis :

"Salut. Et merci encore d'avoir voulu jouer avec moi.^^"

Je relâcha la portière et leur fit un petit signe de la main. Ils hésitèrent un instant, puis l'un d'eux me le rendit tandis qu'un autre hocha la tête dans ma direction. Le conducteur, lui, ne fit rien et redémarra la voiture. Mais j'étais tout de même assez satisfaite, je m'attendais à pire... Tout compte fait, ils ne sont pas si inexpressifs qu'il en ont l'air au début... J'ai dû les influencer.^^ Je me retourna vers mon nouveau chez-moi, et vis que quelqu'un, un vieil homme, traversait la cour pour m'ouvrir les grilles. Ça me soulageais, j'avais peur de devoir attendre très longtemps avant qu'on se souvienne de moi...

"Tu es bien Shima Miller ?" me demanda-t-il lorsqu'il fut arrivé devant moi.
"Ouais, c'est moi ! Je savais pas que j'étais aussi connue." dis-je pour plaisanter.

Le vieil homme ignora ma boutade et ouvrit les grilles grâce à une énorme clef noire qu'il tenait à la main et que je n'avais pas remarqué. Je pris les valises avec l'espoir insensé que lui aussi ferait preuve de compassion et m'aiderai à les porter. Dans tes rêves, oui ! Aussitôt que je les eue en mains, il tourna les talons en faisant un signe de la main pour que je le suive. Un peu mécontente, je lui obéi. En traversant la cour, je regardais autour de moi. Pas trop mal, elle était plutôt jolie avec des banc et des coins de verdures. Soudain, je me rendis compte qu'il avait cessé de pleuvoir depuis longtemps, mais que les nuages n'étaient toujours pas partis. Cette constatation me mis du baume au cœur. Tout à coup, je heurta le vieil homme qui marchait devant moi et qui s'était arrêté. Je manqua de perdre l'équilibre et me rétabli d'extrême justesse. Il ne fit pas attention à moi et ouvrit la porte du hall du lycée devant laquelle on était arrivé sans que je ne m'en rende compte. Levant les yeux, j'admirai les hauts murs tout en pierre du bâtiment. Ce dernier semblait assez vieillot et donnait la chair de poule. On avait presque l'impression que c'était une prison...

*Ben... Heureusement que ce n'est pas le cas...*

Soudain, un scénario complexe et pratiquement inimaginable se mit en place dans ma tête. Et si c'était réellement une prison ? Et si on m'avait emmené dans une prison sans que je le sache ? Et si... ? Et si... ? J'étais dotée d'une imagination phénoménale et les scénarios ne manquaient pas. Seulement voilà, le vieil homme n'entendait pas de cette oreille que je reste là à regarder en l'air comme une imbécile planté devant la porte qu'il venait d'ouvrir. Enervé, il s'écria :

"C'est bon, t'as fini de rêvasser ! J'ai pas que ça à faire, moi ! Grouille-toi !"

Son ton agressif ne me plut pas et je dû me retenir de lui lancer une réplique cinglante à la figure. Mais je n'avais pas que ça à faire, et me faire des ennemis ici dès mes premières minutes ne serait pas une très bonne idée... Bouillonnante de colère, je me contentai de lui adresser un regard noir et de lui obéir. Le hall était lugubre, tout comme les grilles, le mur d'enceinte et les façades du bâtiment.

*Mais ça doit pas être trop mal, ici, si on mettait quelques guirlandes de Noël...*

"Attends ici, quelqu'un va venir te chercher pour te conduire aux dortoirs..."
"Ah ? C'est pas vous qui le faites ?"
"Pas mon job, suis pas payé pour faire le guide."

Il reparti dehors en refermant la porte derrière lui. Je trouvais que ça devenais une très mauvaise habitude de partir sans me dire au revoir... Depuis le début de cette journée pourrie, il n'y avait que le directeur et Maria qui m'avaient fait leur adieux sans que je soit obligée d'insister... Franchement, où va le monde, je vous le demande... En regardant autour de moi, j'aperçus un escalier et, comme je commençai à avoir mal aux pieds, je me traînais, moi et mes valises, jusqu'à la première marche sur laquelle je m'assis. En attendant que quelqu'un vienne, je voulu trouver une occupation mais, à part m'amuser à glisser sur la rambarde de l'escalier, je ne savais pas quoi faire... Tant pis, faire la gamine aussi était amusant ! Je monta tout en haut des marches et m'assis sur la rambarde en bois ciré extra-chère et extra-fragile et me laissa glisser tout en bas en m'allongeant sur le ventre pour avoir un maximum de vitesse. Seulement, j'avais mal calculé mon coup... En effet, la planche de bois ciré extra-chère et extra-fragile se terminait gracieusement en se relevant délicatement. Et me voilà en train de voler dans les airs à travers le sinistre hall d'entrée, bras écartés et cheveux au vent. L'atterrissage sur le sol de pierre était, par contre, assez douloureux et j'eus la respiration coupée pendant plusieurs secondes. Enfin, quand l'air parvint à nouveau dans mes poumons, un gémissement franchit mes lèvres :

"Whouao... C'est trop calé, j'adore !"

Je me retourna délicatement sur le dos car j'avais plein de bleus partout, mais, au lieu de voir le plafond, comme je le pensais, je distingua une silhouette humaine debout qui avait la tête penchée vers moi. Je n'arrivais pas à voir le visage de la personne aux pieds de laquelle j'avais atterri, mais j'imaginais sans peine l'expression surprise qu'elle devait logiquement afficher en voyant une jeune fille voler dans les airs après avoir fait une descente sur une rambarde en bois ciré extra-chère et extra-fragile comme une gamine inconsciente et s'esclamer :
"Whouao... C'est trop calé, j'adore !" après s'être scratchée durement sur le sol... Bref, à mon avis, j'ai dû faire sensation, surtout si c'était le vieil homme qui revenait de dehors...XD
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Kiki Collins
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie [libre]   Une nouvelle vie [libre] Icon_minitimeLun 18 Aoû - 20:36


    On ne peut pas dire que Kiki était très habituée aux longs voyages en voiture. Elle préférait de loin l'avion ou le train mais il n'y avait pas vraiment de lignes en direction de ce fameux pensionnat où la jeune fille était menée. Elle tenait Eddy dans ses bras. Cette petite peluche rose avait tout d'une peluche normale bien que ces bras soient prolongés de griffes souples blanches dont la pointe était tartinée de rouge sang, mais ce n'était vraiment pas une peluche comme une autre...

    Beaucoup pensaient que si Kiki s'attachait tant à cette peluche c'était parce que sa mère la lui avait offerte, pourtant, c'était tout autre chose. Quoi ? Et bien pour Kiki, cette peluche était un ami, un confident, mais aussi le seul qui puisse la comprendre. Une peluche, quoi de plus banal ? C'est vrai, se créer un ami imaginaire aurait éveillé plus de doute que de donner une âme à une peluche. Dés que l'on s'approchait trop de cette peluche nommée Eddy, Kiki était prête à tout pour s'en éloigner.

    Gardée au fond de ses bras, la peluche avait les yeux dirigé vers le doux paysage qui défilait devant les yeux de Kiki. Cette jeune fille avait posé sa tête sur la vitre fumée de l'arrière de la voiture. Il y avait un médecin à côté d'elle, toujours prêt à donner une dose de calmant à la jeune fille si jamais elle devenait trop violente. Devant elle se trouvait un éducateur et le conducteur était... Un conducteur !^^ La voiture roulait assez rapidement sur une route très peu fréquentée au milieu d'une forêt épaisse. Quelques fois, on pouvait voir quelques lointaines prairies mais rien de plus. Le voyage fut très long, de Sacramento à Salem, il y en avait du chemin ! En tout cas, tout cela énervait Kiki qui n'avait qu'une hâte : arriver.

    Non pas que Kiki adorait l'idée d'aller dans un lycée de redressement disciplinaire, mais elle n'appréciait pas du tout les longs voyage en véhicule automobile. Et puis après tout, cela changeait de l'hôpital psychiatrique... Enfin, la voiture s'arrêta. Une grande grille. Un long mur. Des barbelés. Plein d'arbres. Kiki n'était pas vraiment très emballée par ce tout nouveau décors plus lugubre qu'un hôpital mais comme dit plus haut... Ça changeait...

    - Descends ici.

    Kiki s'exécuta sans dire un mot. Elle sorti sa valise du coffre de la voiture puis tout en gardant Eddy contre elle, la jeune fille entra dans la grille qui s'ouvrait doucement. Il y avait un vieil homme au pas de l'entrée. Ce dernier fit un signe de main à Kiki puis lui déclara qu'elle était déjà la deuxième pensionnaire en quelques minutes d'un air assez désespérant. La jeune fille fronça les sourcils puis entra dans le pensionnat. Elle referma la porte derrière elle en jetant un dernier regard au vieil homme. Elle haussa les épaule lorsque soudain, une fille tomba devant ses yeux en s'exclamant que c'était trop bien et qu'elle adorait. Kiki a grossit les yeux et a regardé la rambarde de l'escalier.

    *Non... Elle est malade...*

    En lâchant sa valise qui tomba dans un bruit sourd qui résonna dans tout le hall, Kiki avait une expression de fille outrée, cela dit, en gardant la main d'Eddy dans la sienne, elle lança à la jeune inconnue aux longs cheveux blonds un peu gris sur le dessus :

    - Tu t'es laissée glissée à partir d'où ?

    Non ! Loin d'elle l'idée de faire la même chose que la jeune fille par terre, voyons, quelle idée ! XD
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie [libre]   Une nouvelle vie [libre] Icon_minitimeLun 18 Aoû - 21:40

Ben non, finalement, ce n'était pas le vieil homme. C'était même tout le contraire puisque c'était une jeune fille ! Je me tortillai sur le sol et me redressai en position assise. Aussitôt, je senti une douleur fulgurante parcourir ma colonne vertébrale. En grimaçant, je tentai de passer mes bras dans mon dos afin d'apaiser la douleur. Cela marcha plus ou moins, je ne sentais plus rien, mais, aussitôt que je fis un geste pour me lever, cela recommença.

*M*rde, j'ai dû me coincer quelque chose... Va falloir attendre que ça passe. La galère !*

Dépitée, je me décida à rester encore un moment sans bouger, assise sur le sol comme une "pimpoy". C'est alors que la jeune fille prit la parole et me demanda d'où je venais. Je leva les yeux vers elle et l'examina plus en détail, ce que je n'avais pas vraiment fait plus tôt. Elle avait de long cheveux blonds roux avec une franche au-dessus de ses yeux, qui étaient grands et noirs et dont elle avait souligné la beauté en ajoutant un peu de mascarat. Son teint était clair et uni et ses traits, réguliers. Elle devait certainement avoir à peu de choses près mon âge... Je remarquai qu'elle tenait une drôle de peluche dans sa main. Un nounours rose pâle avec des griffes couleur ivoire et rouge sang. Ce fut ce dernier détail qui accrocha mon regard plus que le reste. J'avais l'impression que cet objet était à l'image de sa propriétaire. Elle avait l'air innocente et innoffensive comme cela, mais on sentait aussi qu'elle avait des griffes longues et acérées...

*Les siennes sont-elles elles aussi enduites de sang ?*

Cette question avait traversé mon esprit à la vitesse de l'éclair sans que je sache où elle provenait. C'était comme si quelqu'un l'avait chuchoté à mon oreille... Etais-je devenue parano ?

*Je suis bête ! Je n'ai pas besoin de le devenir, puisque je le suis déjà !* réalisais-je avec ironie.

Et je n'avais pas tort, sinon, pourquoi aurai-je atterri ici ? La jeune fille ouvrit la bouche et me demanda d'où je m'étais laissée glissée. Je souris presque malgré moi. Si elle savait ! Avant de lui répondre, je fis un dernier effort pour me relever. Je ne pouvais pas rester assise toute ma vie, quand même ! Ignorant la douleur, je fis de mon mieux pour me composer un visage impassible. Une fois debout, je me tourna vers mon interlocutrice et lui répondis :

"De la rambarde de l'escalier en bois ciré extra-chère et extra-fragile. Tu veux essayer ? C'est génial ! Mais c'est pas bon pour le dos... Contente qu'il n'y ait qu'un seul inconvénient !"

Encore une fois, je ne résistai pas à l'envie de me masser le dos et de m'étirer. Ça allait déjà mieux. Finalement, comme l'autre ne répondait pas, je répétais ma question :

"Tu veux essayer ? Et, au fait, pour savoir, tu t'appelles comment ? Moi, c'est Shima Miller ! Si tu ne veux pas y aller, en tout cas, moi j'y vais !" ajoutais-je sur un ton de défi.

C'était plus fort que moi, j'avais envie de la défier et de tester ses limites. Sans lui jeter un seule regard, je me retourna et avança d'un pas rapide et décidé vers les escaliers de c't'école de fous. Vivement, en sautant la moitié des marches, je parvins tout en haut et me retourna pour voir si elle m'avait suivi ou non, si c'était une trouillarde ou non. Intérieurement, sans vraiment que j'ose me l'avouer, j'espérais qu'elle relève le défi. Elle me plaisais bien, cette petite...XD Et puis, j'avais envie de passer le temps en attendant que quelqu'un se décide à venir nous chercher pour nous faire visiter le bahut... Franchement, on n'allait pas attendre tranquillement que la fin du monde allait arriver !! C'était un lycée de délinquants, ici, et donc, ils savaient à quoi s'attendre, non ?

*J'espère que c'est le directeur qui va nous voir voler dans les airs ! Ce serait trop calé ! Rien que d'imaginer...*

Un sourire vint étirer le coin de mes lèvres. J'adorais surprendre les directeurs et leur faire peur ! Parole de sadique !^^
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